L’astronaute français Thomas Pesquet a donné une conférence à Cordes-sur-Ciel dans le cadre du festival « Ciel sur Cordes », animée par Michel Chevalet, le 26 juillet 2017. Après avoir passé 6 mois dans l’espace, c’est avec le cœur rempli d’émotions qu’il revient en Occitanie pour partager son expérience dans l’espace avec le public. C’est aussi sa première apparition publique depuis son retour sur Terre qui a attiré plus de 2.000 personnes dans cette cité médiévale tarnaise. Aux côtés de l’astronaute Léopold Eyharts, l’ingénieur au Medes Alain Maillet et Jean-Yves Le Gall, président du Centre national d’études spatiales, Thomas Pesquet nous a fait vivre son aventure avec beaucoup d’humour.
Au programme : un animateur bavard mais passionné, une vidéo du reportage de la mission de Thomas Pesquet et les 7 ans de préparation, divers sujets tels que les objectifs de l’ISS et les conséquences de ce « voyage » sur le corps, des réponses aux questions et beaucoup d’humour !
Thomas Pesquet et les réseaux sociaux : un succès national
Il ne faut pas croire que Thomas Pesquet se la coulait douce là haut et passait son temps à prendre des photos de notre belle Terre. Entre deux recherches, ou plutôt le soir et le week-end, Thomas Pesquet s’offrait un moment détente avec son objectif face aux différents paysages de la Terre. Son deuxième hobby : être actif sur les réseaux sociaux afin de partager son quotidien. L’utilisation des ces derniers a permis à Thomas de devenir populaire. La publication de ses fabuleux clichés de la planète sous tous les angles ainsi que le mode de vie au sein de la station spatiale a attiré de nombreux internautes. On retrouve également des photos d’aurores boréales, de la lune… Sa mission aura peut-être fait naître des vocations chez les enfants ! Il a aussi participé au clip de Yuksek, lancé un concours d’écriture, filmé un mannequin challenge, bref il nous a fait rêvé !
Thomas Pesquet et la station ISS
Pour savoir comment se déroule l’arrivée à la station ISS je vous invite à lire l’article du journal Libération.
La station spatiale ISS a de nombreux objectifs scientifiques et technologiques : un côté exploration et un côté recherche. Des observations qu’on ne peut pas faire sur Terre comme par exemple la science des matériaux. Grâce à l’impesanteur, les astronautes ont accès aux propriétés physiques, impossible à avoir sur Terre. La biologie, la physiologie, la médecine… beaucoup d’expériences sont ainsi faites. La médecine prend une place très importante. Regarder les cellules souches en 3D permet de développer des thérapies. Article de Sciences et Avenir : 5 expériences scientifiques réalisées par Thomas Pesquet dans l’ISS
Vous vous imaginez que la station frôle les 28.000 km/h ? It’s crazy! Dans l’espace, le corps s’habitue assez rapidement et nous devenons un être spatial… qui prend quelques centimètres. Au niveau de la paroi artérielle, les études montrent qu’on peut avoir un vieillissement de 15 à 20 ans. Il y a tout de même des conditions pour rester en forme et de ce fait, les astronautes font 2h de sport par jour pour éviter de perdre 10% de masse osseuse par mois.
Vous avez peut-être remarqué qu’on pouvait se balader dans la station spatiale sur Google Street View ? Merci à Thomas d’avoir pris ces photos !
Compte YouTube de Thomas Pesquet
Le retour sur Terre à bord du Soyouz
Thomas nous a raconté le retour sur terre à bord du Soyouz, et la façon dont le corps est écrasé par 4 jets, soit 4 fois le poids du corps. Avant de rentrer dans l’atmosphère, à la façon d’une météorite en feu, les astronautes se préparent à l’atterrissage en prenant des pastilles de sodium et en buvant beaucoup d’eau pour faire face à cette brutalité. 3 parties du vaisseau spatial vont se séparer à l’aide de boulons explosifs avant d’effectuer la rentrée atmosphérique.
Le retour sur terre à bord du Soyouz est le moment le plus difficile physiquement
Dans leur siège moulé au corps, la tête bien appuyée sur la siège pour ne pas se cogner, les coudes rentrés, et ne parlant plus à partir de 500 mètres d’altitude pour éviter de se faire mal à la langue, les astronautes attendent l’impact. Ils ont l’impression d’être dans un lance flamme, les vitres se carbonisent. Puis le vaisseau se met à tourner dans tous les sens désorientant les personnes à bord. 3 parachutent s’enclenchent consécutivement pour ralentir le vaisseau. Des moteurs fusées s’enclenchent sous la capsule juste avant atterrissage, à 80 cm du sol, permettant un atterrissage « doux », aussi doux qu’un accident de voiture. Si vous aimez bien vous faire balancer dans tous les sens dans les manèges à la fête foraine, il faut faire du soyouz !
Toutes ces précautions n’empêchent pas d’avoir des marques. A peine le sol touché, les astronautes sont transportés et examinés par les médecins. Ils subissent l’effet inverse et le corps doit s’habituer de nouveau à la vie sur terre : 1 litre de sang en moins dans le corps, le manque de pression… il faut environ 18h pour revenir à 80% de ses capacités.
Un atterrissage « doux » avec une vache assise sur la poitrine
La fragilité de la Terre
De là-haut, les astronautes se sont aperçus des traces négatives de l’activité humaine : pollution atmosphérique, la disparition de la forêt amazonienne… L’évolution du climat est définit par 50 variables climatiques dont 26 qui sont observables depuis l’espace. Ainsi le CNES joue un rôle très important pour le climat grâce aux satellites fabriqués à Toulouse qui ont mis en évidence l’augmentation du niveau des océans. Le CNES vient de lancer des satellites pour détecter l’impact du changement climatique sur la végétation. D’autres projets sont en cours.
Vidéo du FAO présentée par Thomas : objectif « Faimi Zéro »
La carrière de Thomas Pesquet après la mission ISS
L’astronaute rêve de dépasser l’orbite terrestre mais avant ça, la mission n’est pas finie une fois de retour parmi les terriens, les résultats scientifiques sont à finaliser. Thomas souhaite également s’améliorer en russe. Il parle déjà l’espagnol, l’anglais et l’allemand. Une coopération spatiale en vue avec les chinois. Le CNES participe à la mission « Journey to Mars » et espère la réaliser d’ici 20 ans.
Vidéo intégrale de la conférence :
Leave a reply